POLYPHARMAKOS

Polypharmakos

πολυφάρμακος

nom masculin
polys, "nombreux" et pharmakon, "remède, poison"

Terme grec désignant une personne connaissant de nombreux remèdes ou poisons.

Chaque nuit, Guillaume croise une présence mystérieuse, une silhouette féminine qui semble naître de l’obscurité elle-même. Ses yeux, d’un orange incandescent, l’attirent dans un monde où le réel et l’irréel se confondent. Peu à peu, un lien étrange s’établit, inexpliqué, irréversible. Mais chaque rencontre laisse en lui une marque, un souvenir qui ne peut être effacé. Guillaume doit affronter l’invisible, sans savoir si ce qu’il cherche est une vérité ou une illusion.

Ce court-métrage plonge le spectateur dans une exploration intime et troublante des frontières entre réalité et illusion, ancrée dans un univers à la fois sombre et énigmatique. À travers le récit de Guillaume, nous cherchons à interroger la nature de nos perceptions et de nos peurs les plus profondes.

La salle de bain, avec son éclairage tamisé et ses teintes bleutées, crée un espace de réflexion et de vulnérabilité. Guillaume s’adresse directement à la caméra, établissant un lien personnel avec le spectateur, et partage ses doutes et ses terreurs.

Ce cadre intimiste contraste avec l’immensité oppressante du quai nocturne, où se déroule la rencontre avec la femme mystérieuse. La silhouette de la femme en robe blanche, avec ses yeux d’un orange incandescent, est conçue pour être à la fois séduisante et inquiétante. Son apparence et son comportement éthéré soulignent la frontière floue entre le réel et le surnaturel. À travers le jeu de lumière, le contraste entre ombres et clarté accentue l’intensité de sa présence et la fascination qu’elle exerce sur Guillaume. La narration vise à créer une tension palpable, amplifiée par un bruit ambiant croissant et des effets sonores subtils qui accentuent la profondeur et l'énigme de l’histoire

La disparition de la femme, suivie de la révélation de la morsure de Guillaume, symbolise l'irréversibilité de sa transformation et son entrée dans une nouvelle réalité, marquée par la peur et la solitude. Ce court-métrage aspire à immerger le spectateur dans une expérience sensorielle et émotionnelle intense, explorant les thèmes de la réalité subjective, de la fascination pour l'inconnu, et de l’acceptation de l’ombre intérieure. En utilisant des techniques visuelles et sonores distinctives, nous visons à créer une atmosphère envoûtante et troublante, laissant le spectateur questionner ce qui est réel et ce qui est imaginé.

La mise en scène repose sur un langage cinématographique volontairement complexe, qui mobilise une pluralité de techniques pour renforcer la dimension sensorielle et psychologique du film. Les mouvements de caméra sont minutieusement chorégraphiés, parfois presque mécaniques, jusqu’à frôler l’inhumain, notamment lors du plan-séquence central dans la salle de bain. L’usage du Dutch angle, les travellings fluides ou encore la plongée vertigineuse vers le lavabo participent d’un dispositif immersif, conçu pour traduire l’effondrement intérieur du personnage. Les effets spéciaux numériques, intégrés de façon organique à la mise en scène, permettent de brouiller la frontière entre réalité tangible et hallucination, en introduisant des éléments visuels comme des ondulations aquatiques, des distorsions temporelles ou des reflets déformés. La lumière, quant à elle, est traitée comme un personnage à part entière, révélant ou dissimulant selon les états mentaux de Guillaume.

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L'espace du rêve